Le printemps de Prague

Le repêchage est passé, les agents libres sont signés, voilà que les camps d'entrainement vont s'ouvrir et si certains ont posé des gestes d'éclats, d'autres ont fait leurs devoirs au fil des repêchages et sont sur le point de cueillir le fruit mûr.

Les Griffons de Prague ont bâti leur club autour d'un jeune Suédois au talent immense. Un jeune qui s'est développé à son rythme, dans l'ombre de d'autres plus spectaculaires qui ont atteint des sommets Everesques à la vitesse grand V: Cridlyn à New York, Uusitalo à Turku ou Crombeen à Reykjavik. Mais le travail accompli autour d'Andreas Berglund est tout à fait fascinant.

Après une saison recrue de rêve avec la franchise de Birmingham en première division EHL, avec une équipe d’expansion éphémère où il a été surutilisé, Berglund allait marquer 85 points en 76 match dont 48 buts à 19ans. Au cours de la saison suivante en 2^e division d’un saison minée par les blessures, il peaufina son jeu en jouant derrière des joueurs aguerris et sous la main d’un entraîneur exigeant.

À la fondation de la WEHA, Berglund devenait le diamant poli de la franchise Tchèque. S’adaptant peu à peu au jeu de la ligue, étudiant les systèmes et se référant aux vétérans qui l’entourent tels Harris November, Dan Edland et Jasek Mihajlovik, il termine sa première saison dans la ligue avec 68 points en 78 match. Il a 21 ans. Puis, c’est la grande éclosion, la domination. Il devient à 22 ans, le jeune leader d’un club en pleine croissance, un mélange de jeunes prometteurs et de vétérans expérimentés. Il termine au 16^e rang des marqueurs de la ligue en vertu d’une production de 55 buts dont 27 sur le jeu de puissance et 111 points. Éclipsé par la spectaculaire saison de Jeremy Cridlyn – tout comme Janne Uusitalo - Il participe pour la première fois de sa carrière aux séries éliminatoires et marque 5 points en 5 match.

Il fait maintenant parti des grands de cette ligue, une vedette nouvelle vague, plus propre, mieux entrainée, et plus consciente de son rôle social que la génération précédente. C’est le hockeyeur version 2.0. Sur ses épaules repose la pression de mener son club aux grands honneurs et la chose semble possible dès cette année parce qu’une ribambelle de jeune assoiffés grandissent à un rythme d’enfer derrière lui.

Les Griffons semblent effectivement former une équipe sans faille sur papier : la ligne de centre est congestionnée avec Berglund, Archibald Jabir, régulier comme l’horloge malgré l’âge et qui sera muté à l’aile en début de saison, le surprenant Karol Krat, 21ans qui semble avoir trouvé ses repères et sa confiance pour jouer dans cette ligue et devenir une pièce maîtresse du puzzle et la recrue Robert Schmidt, qui aura sa part de temps de glace et à qui l’on reconnaît de grandes qualités de leader et de travailleur acharné et pourquoi pas, une nomination au titre de recrue de l’année.

Sur les ailes, le grand Harris November reste une menace et apporte son bagage inestimable d’expérience, Filip Jodle pourrait se retrouver rapidement sur le premier trio tandis que les Mihajlovik, Sloszny et Kravarik apportent tout le support nécessaire aux gros canons du club. Mark Rowe s’occupe de régler le cas des imprudents, tout en apportant sa contribution offensive.

À la ligne bleue, sans superstar, chaque duo est équilibré et efficace autant défensivement que pour relancer l’attaque, on devrait retrouver le capitaine Edland avec le jeune Wilson, Richard Gresnec et Tommy Colberg, puis le vieillissant Mark Markus avec Jeff Sadowski. Pas de lauréat au titre ici, mais une défensive étanche qui apportera son lot d’offensive.

Jusqu’à maintenant, c’est un alignement qui fait saliver convenons-en. Mais si l’attaque est la meilleure défensive, reste qu’un championnat se gagne avec un grand gardien et Prague a dans son ceint un des plus brillants jeunes gardien de la WEHA et si la pression sera forte sur Berglund pour tirer le club vers les sommets, c’est sur Cy Beesley que reposera la défense d’un nouveau printemps de Prague.

Pendant longtemps, la section FHL a eu New York comme équipe locomotive, mais il semble bien que le travail patient accompli dans l’ombre par les Griffons soit sur le point de mettre cette équipe à l’avant plan de la ligue, et pour longtemps.

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